Thérapie cognitive de l'insomnie
• Dans le cadre d'une insomnie chronique, l’intérêt d’un traitement cognitif repose sur l’existence chez l’insomniaque de pensées inadaptées, ou de croyances irrationnelles à propos du sommeil.
• Celles-ci renforcent les comportements inadaptés et entretiennent un niveau d’éveil émotionnel élevé incompatible avec l’endormissement.
•Elles amènent l’insomniaque a développer une réelle anxiété de performance concernant la survenue de son sommeil.
Ces distorsions cognitives se traduisent par des préoccupations excessives sur les conséquences générales de l’insomnie, une maximisation des conséquences pour le lendemain, une inquiétude persistante toute la journée pour la nuit à venir, une réelle panique lorsque le sommeil ne vient pas.
Le but du traitement cognitif est donc :
- de reconnaître les traitements de l’information erronés et de modifier les croyances et les hypothèses dysfonctionnelles qui maintiennent les comportements et les émotions mal adaptés,
- puis de les remplacer par des cognitions plus adaptées.
Les croyances du patient sont traitées comme des hypothèses qui doivent être passées à l’épreuve des faits. Elles sont examinées logiquement à travers des épreuves de réalité mises au point entre le thérapeute et le patient. Cette révision des croyances et attitudes de l’insomniaque cherche donc par exemple à l’amener :
# à garder des attentes réalistes par rapport à son sommeil en l’aidant notamment à éviter les comparaisons aux autres et à prendre conscience de la dimension « individuelle » du sommeil en termes de durée, de qualité etc…
# à relativiser les éventuelles conséquences négatives de son insomnie. Des conséquences qu’il amplifie en imaginant en permanence les répercussions négatives qu’elle peut avoir sur l’ensemble de son fonctionnement quotidien, de son humeur, de sa santé
# à éviter de se focaliser sur son insomnie, ce qu’il fait en rapportant par exemple l’ensemble de ses problèmes au seul facteur sommeil
# à comprendre qu’il ne faut jamais tenter de dormir. Cet «effort» d’endormissement ne peut qu’entraîner une activation cognitive et augmenter l’anxiété de performance.
Au-delà du travail cognitif ciblé sur l’insomnie elle-même, une approche plus large sur les schémas précoces dysfonctionnels pourra être mise en place.