Insomnie chronique : un modèle cognitivo-comportemental pour mieux comprendre.
Insomnie : le cercle vicieux. Il est aujourd’hui bien admis que l’installation d’une insomnie chronique repose notamment sur l’apparition et le maintien de facteurs comportementaux et cognitifs (liés aux pensées). Ce «modèle» cognitivo-comportemental de l’insomnie s’articule autour de trois grands types de facteurs : prédisposants, précipitants et perpétuants.
Dans cette perspective, l’installation d’une insomnie chronique résulte, chez certains sujets présentant des «facteurs prédisposants » (biologiques, psychologiques, sociaux) de l’échec des stratégies d’ajustement au stress mises en place lorsque ces sujets doivent faire face à la survenue d’une insomnie occasionnelle « réactionnelle » (elle-même conséquence de la présence d’un ou plusieurs événements stressants, « facteurs précipitants » de l’épisode).
Cet échec aboutit alors à l’installation de « facteurs perpétuants » qui vont entretenir l’hyperéveil émotionnel, cognitif et physiologique et donc l’insomnie. Il s’agit tout à la fois de comportements inadaptés (aboutissant à la fragilisation de l’équilibre veille-sommeil et à la mise en place d’un véritable conditionnement négatif au coucher) et de processus cognitifs erronés (attentes, croyances infondées sur le sommeil devenant sources de stress et de frustration) concernant le sommeil.
Tout ces changements contribuent donc à entretenir le symptôme initial et à installer une insomnie chronique, non plus « symptôme » mais réelle « insomnie-maladie » évoluant indépendamment pour son propre compte.