Thérapie cognitive
Le traitement cognitif de l’insomnie est encore peu répandu comparativement au traitement cognitif de certains troubles comme l’anxiété ou la dépression. Pourtant les fausses croyances, les attentes irréalistes ou les mauvaises attributions sur les causes et conséquences de l’insomnie sont des cibles de traitement particulièrement pertinentes car elles renforcent très souvent les problèmes de sommeil.
D'abord, un petit rappel sur les thérapies cognitives…
elle s’appuie sur les théories du traitement de l’information. Celles-ci considèrent notamment que l’information est traitée en fonction de schémas acquis au cours des expériences précoces. Ces schémas sont inconscients, stockés dans la mémoire à long terme et fonctionnent automatiquement hors de la volonté et de la conscience du sujet. Ils contiennent l’ensemble des savoirs acquis, ils organisent donc la conception de soi, des autres et du monde. Ils peuvent être ré-activés par des émotions similaires à celle du moment où ils ont été mis en place..
En sélectionnant alors certains aspects de l’expérience vécue ils aboutissent par l’intermédiaire de "processus" cognitifs (distorsions cognitives : inférence arbitraire, abstraction sélective, généralisation, minimisation, maximisation) à l’émergence de pensées dysfonctionnelles et de pensées automatiques. Ces pensées dysfonctionnelles se situent à un « niveau intermédiaire » entre les schémas et les pensées automatiques. Ce sont des jugements prenant souvent la forme « si je → alors ».
Les pensées automatiques sont des événements cognitifs incontrôlables, qui se répètent et occupent l’arrière-plan du champ de la conscience. Elles se situent à un niveau sous-jacent aux pensées volontaires. Elles surgissent avec profusion de façon involontaire par exemple à l’occasion d’une circonstance déclenchante activatrice (souvent associées à des émotions intenses). Les pensées automatiques sont la traduction des distorsions du traitement de l’information. Elles représentent les croyances du sujet. A partir de ces pensées automatiques, il est possible d’accéder aux pensées dysfonctionnelles puis aux schémas.